Si je te demande « qui es-tu », que vas-tu bien pouvoir me répondre ?
Probablement, tu vas commencer par te présenter. Tu me diras ton prénom, ton nom. Je pourrais alors en savoir un peu plus sur toi, sur tes origines.
Ensuite, tu me diras certainement où tu habites, où tu as grandi et je pourrais certainement en déduire encore quelques petites choses concernant ta culture.
Tu continueras en me parlant de ta profession, de tes études, de ton parcours. Je pourrais encore approfondir ma connaissance de toi.
Es-tu marié(e) ? As-tu des enfants ? Des frères et soeurs ? Quel est ton parfum de glace préféré ? Quelle est ta religion ? Ton bord politique ? Quels sont tes rêves ? Les glaçons, tu les mets avant ou après l’eau dans ton Ricard ?
Toutes ces choses que tu me diras, me permettront de te connaître, de te définir, de me faire une représentation de toi. Grâce à tous ces détails, je pourrais savoir qui tu es.
C’est très important, car en faisant ta connaissance, je vais petit à petit et sans forcement en avoir conscience, comprendre jusqu’où je peux te faire confiance…
Qu’est-ce je peux te dire. Qu’est-ce que je ne dois pas te dire…Est-ce que toi même tu t’intéresses à moi ? Est-ce que je serais capable de prédire tes agissements et donc envisager de cheminer une partie de ma vie avec toi?
Est-ce qu’avec toi je suis en sécurité ? Ou-bien suis-je de toute façon sur mes gardes ? Es-tu bel et bien la personne que je pense connaître ?
Et si je me pose cette question, à moi-même. Que vais-je bien pouvoir me raconter ?
Si je me regarde dans un miroir, les yeux dans mes yeux, pour sonder les profondeurs de mon âme.
Qui es-tu ?
Suis-je capable de me présenter, de me raconter mon histoire, de me dire mon parfum de glace préféré ? Perso, pour moi les glaçons c’est après l’eau…
Et moi, vais-je arriver à prédire mes agissements, à savoir jusqu’à quel point je peux me faire confiance ?
Suis-je bien la personne que je pense être ? C’est pas si sûr…
Bien souvent, je trouve des différences entre celui que je suis et celui que je pense être. Mais rien d’étonnant, ma vie est complexe et je dois en permanence faire la balance entre mes envies et mes possibilités, entre mes émotions et ma sagesse.
Mais à bien y réfléchir, chercher à savoir qui je suis n’est pas suffisant pour moi. Imagines-toi un moment qu’en cherchant à savoir qui je suis, je trouve finalement quelqu’un que je n’aime pas! C’est pas de chance, franchement…vivre toute sa vie avec quelqu’un que je méprise…
Suis-je donc obligé de me faire à l’idée que c’est comme ça ? De m’accepter tel que je suis ? C’est pas si sûr…
C’est un fait, je n’ai pas choisi de venir au monde. Et de même, je n’ai pas choisi de naître dans le sud de la France. Je n’ai choisi ni ma famille, ni mes parents, pas mêmes mes gènes. J’ai les yeux bleus, les cheveux châtains et je suis un Poulpe.
C’est comme ça ! Je dois faire avec. Pas d’autre choix que d’accepter ma condition.
Mais est-ce que cela suffit à définir qui je suis ? Est-ce qu’en venant au monde, ma destinée était déjà écrite ? Je ne pense pas.
Au-delà de mes caractéristiques physiques avec lesquelles je dois composer, je pense que je suis celui que j’ai choisi d’être ou de devenir.
Je dois avoir une idée de qui je veux être. Quelle image de moi je veux regarder dans le miroir.
Savoir qui je suis aujourd’hui et trouver qui je veux être demain. Et pour moi, c’est là le premier secret (j’ai bien peur qu’il y en ait d’autres…).
Comprendre qui je suis, faire connaissance avec moi-même. En même temps, trouver qui je veux être, ce qui va donner du sens à ma vie, me rendre heureux. Puis, prendre conscience des différences qui existent. Ne pas les ignorer, au contraire, les considérer avec la plus grande attention. Il n’y a que de cette manière que je peux atteindre la dernière étape.
Donner vie à ce nouveau moi, lui permettre d’exister. Non pas en changeant ce que je suis, mais en changeant ce que je fais. Tadaaaamm c’est le deuxième secret.
Pas possible de changer mes yeux bleus ou mes cheveux châtains (encore que…). Par contre je peux changer ce que je fais, ma manière d’être au monde. Nuance !
Pas besoin d’avoir les yeux verts pour faire le bien autour de moi. Pas besoin d’être blond pour aimer mes enfants. Pas besoin d’être Suédois pour consommer raisonnablement, émettre moins de CO2, protéger mon environnement et garantir une vie meilleure pour mes enfants. Un Provençal doit pouvoir y arriver.
Il y a un dernier secret. Etre prêt à payer le prix.
J’aime bien parler d’échange équivalent (confère le manga « Full Metal Alchemist » pour les néophytes).
Pour obtenir quelque chose, je dois céder quelque chose d’une valeur équivalente. On pourrait dire que pour prendre, il faut aussi savoir lâcher, une jolie manière d’aborder le « lâcher prise ».
Pour obtenir ma liberté d’opinion et de parole, je dois abandonner l’amour de tous…Pour obtenir l’amour de tous, je dois abandonner ma liberté d’opinion et de parole.
Pas de jugement ici, chaque choix se respecte. L’important pour moi est de choisir consciemment entre ce que je désire et ce que je suis prêt à abandonner. Et au final ce choix découle ni plus ni moins de ce que je réponds quand je me pose cette question :
« Qui es-tu ? »


Je suis moi… 😉
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Tu en as de la chance…:-)
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