Articles

De quoi demain sera fait ?

En route au large du Cap d’Agde

En ce moment, je regarde vers l’avenir…mais doucement 😅. J’avance sans vraiment savoir oĂč je vais, « sur mon erre » (on peut dire inertie) comme on dit en navigation. Cela veut dire que j’ai coupĂ© la propulsion et que je profite de l’Ă©lan du navire pour avancer doucement. Je pourrais dire aussi « en roue libre », « en vol planĂ© », « sur ma lancĂ©e »…enfin, t’as compris l’idĂ©e je pense.

Aujourd’hui, je vis sur mes acquis. Je rĂ©colte les fruits des arbres que j’ai plantĂ© il y a 20 ans. Pour moi qui suis un anxieux, Ă  toujours essayer de prĂ©voir ce que sera demain et Ă  vouloir m’y prĂ©parer…ce n’est pas banal. Mais c’est bien ! J’avoue avoir un certain confort et mĂȘme une certaine sĂ©rĂ©nitĂ©. Il faut dire que la vie m’a un peu chahutĂ© ces derniĂšres annĂ©es et je me suis pas mal dĂ©battu et mĂȘme Ă©puisĂ© pour ne pas couler. Et puis, quand j’ai compris qu’il me faudrait du temps, j’ai fini par « faire la planche ». ArrĂȘter de me dĂ©battre et me laisser porter par la vie au lieu de lutter pour lui rĂ©sister.

Play it like Harrison !!

C’est certain, « faire la planche », ça ne m’amĂšne nul part. Mais le gros avantage c’est que ça permet de flotter sans faire d’effort, sans s’Ă©puiser. Et je profite de ce moment pour reprendre des forces. J’ai rĂ©cemment lu qu’Harrison Ford, avant d’ĂȘtre l’acteur que l’on connait, Ă©tait menuisier. Il aurait dit (je prend mes prĂ©cautions parce que l’info vient d’internet et je ne suis pas certain de ma source…) qu’il savait que ça prendrait du temps de devenir acteur et que donc, il lui fallait un moyen de tenir sur la longueur. Beh voilĂ , c’est un peu pareil pour moi, Ă  l’exception de l’envie de devenir acteur…et du fait que je n’ai pas la gueule d’amour d’Harrison đŸ€·â€â™‚ïž, that’s life!

Mais voilĂ , que ce soit « faire la planche » ou « avancer sur mon erre », cela a ses limites. Et je sais bien que ces limites, tĂŽt ou tard, viendront Ă  ma rencontre. Mon esprit bienveillant me le rappelle et je dois lui concĂ©der qu’il n’a pas vraiment tort, voir mĂȘme, qu’il a raison !

Le Poulpe n’est jamais trĂšs loin…

Alors tout doucement, je regarde vers l’avenir. Je me demande ce que pourrait ĂȘtre ma vie de demain. Et lĂ , je me heurte Ă  mon Poulpe intĂ©rieur (Ă  moi-mĂȘme), Ă  mes besoins contradictoires de perfection, de sĂ©curitĂ©, de passion, de conviction, de libertĂ©, d’affection, de famille. J’ai tant de besoins et d’envies qui se contredisent et semblent ĂȘtre en conflit permanent. Et cela brouille ma vision, me rend craintif et hĂ©sitant. Cela a tendance Ă  entamer ma confiance en moi et ma bonne humeur. Par moment, j’ai l’impression que c’est impossible et me vient l’idĂ©e d’ĂȘtre raisonnable et d’arrĂȘter de rĂȘver.

Pourtant, je reste optimiste. J’ai l’impression que tout est possible et que j’ai une chance d’arriver Ă  faire la synthĂšse de tous mes besoins. De faire la synthĂšse de ce que je suis, en quelques sorte. Trouver mon Ă©quilibre sans rien me refuser. Je ne sais pas l’expliquer, c’est un sentiment, au fond de moi. Peut-ĂȘtre un rĂȘve, peut-ĂȘtre un objectif, peut-ĂȘtre un espoir. Peut-ĂȘtre un peu des 3…

Ce n’est pas nouveau. J’ai toujours eu ce sentiment. Quand ma vie de couple s’est arrĂȘtĂ©e, j’avais la conviction que ce n’Ă©tait pas une obligation et qu’il Ă©tait possible de tout reconstruire. Et pour ĂȘtre honnĂȘte, j’en suis toujours convaincu, Ă  l’heure oĂč j’Ă©cris ces lignes. La diffĂ©rence, c’est qu’aujourd’hui, je n’en ai plus envie et la mĂšre de mes enfants non plus. Et je suis convaincu que c’est « la » raison qui rend la chose impossible. On n’en a pas envie ! Trop dur, trop compliquĂ©, trop occupĂ© par autre chose…quelle importance ? Nous ne sommes pas prĂȘts Ă  mettre l’Ă©nergie nĂ©cessaire Ă  la rĂ©paration, Ă  la reconstruction. Par contre, nous avons tous les 2 envie que, quoi qu’il arrive, cela se passe bien…

De quoi ai je envie ?

Donc, si tu m’as bien suivi, la rĂ©ponse Ă  mon dĂ©fi d’avenir, ce qui peut rendre possible l’impossible…je pense que c’est l’envie !

Alors dit moi cher moi…de quoi ai je donc envie ? (ouhhh ça devient bizarre cette conversation avec moi-mĂȘme 😂). Harrison, lui, il voulait devenir acteur !!! Et moi ? Enfin toi ?…Allez je vais simplifier et dire « ET NOUS » ?

Et bien…je n’ose pas me l’avouer. Je le sais maintenant. Ou plutĂŽt je m’en suis rendu compte il y a quelques temps de cela. J’ai commencĂ© Ă  le sentir lors de mes derniĂšres vacances dans le pays Basque (livre de bord du 28/04/ au 03/05/2024). J’ai rĂ©ellement ressenti lĂ -bas, le poids de mon Ă©ducation, de mes origines, de mes appartenances. Le poids de l’image que je veux donner de moi…

Rien de nouveau sous le soleil des tropiques des bouches du RhĂŽne (pour toi qui habite le nord de la France, c’est-Ă -dire au dessus de Valence…c’est presque pareil non ? 😋). Au travers de mes diffĂ©rents articles, tu t’apercevras que j’ai dĂ©jĂ  beaucoup travaillĂ© cela et que je me suis dĂ©jĂ  libĂ©rĂ© d’un bon nombre de chaĂźnes. Beh oui mais…il en reste encore et elles font tellement partie de moi que je suis incapable de les remarquer.

Et si j’osais me l’avouer ? AprĂšs tout, ce blog et lĂ  pour ça non ?

Visualiser mes rĂȘves

J’Ă©cris assis sur mon lit. En face de moi se trouve, affichĂ© au mur, mon « tableau des rĂȘves » (Google is your friend ! You can also look for « tableau de visualisation »). C’est un plan format A0 que j’ai rĂ©cupĂ©rĂ© du travail. Un brouillon de mon occupation quotidienne qui consiste Ă  construire des Ă©quipements industriels. Je souhaitais avoir une grande feuille pour ĂȘtre le moins limitĂ© possible. Je voulais un brouillon et non pas une feuille vierge, parce que faire du neuf avec de l’usagĂ©, ça a du sens pour moi…le choix du support est en lui-mĂȘme l’expression d’un rĂȘve!

Au dos de ce A0, j’ai dessinĂ© une carte au trĂ©sor. Des Ăźles, un continent, des mers et des OcĂ©ans. Une rose des vents qui de me donne l’orientation…Chaque morceau de terre est une partie de moi, une partie de ce que j’aime ou de ce que j’aimerais ĂȘtre. Sur chacune d’elle, j’ai collĂ© des photos en vignette, pour illustrer mes pensĂ©es. Une Ăźle est consacrĂ©e aux amis, aux apĂ©ros, aux repas. Une autre aux loisirs, aux sports, Ă  l’art. d’autres pour la famille, une pour l’amour, le dĂ©sir et sensualitĂ©…il y a beaucoup d’Ăźles et archipels. Sur le continent, j’ai placĂ© la cuisine, la nature, les paysages les villes antiques ou historiques. Sur un autre bout de terre, j’ai placĂ© mon univers intĂ©rieur, le yoga, la mĂ©ditation, le jardinage, l’image d’une petite fille qui s’amuse et rit sous la pluie, la photo d’une graine qui germe. Les mers et ocĂ©ans font le lien entre tout ces mondes et des routes de navigation sont dessinĂ©es. Des vignettes de voilier y sont Ă©parpillĂ©es ainsi que des phrases qui m’inspirent et dont je souhaite m’imprĂ©gner.

Ce qui est prĂ©sent sur ce tableau est important pour moi. En Ă©crivant ces lignes, je me fais la rĂ©flexion que certaines choses n’y sont pas. Pas de maison…pas de voiture…pas de biens…pas de travail…pas d’argent. Je n’en ai simplement pas envie. Cela ne me fait pas rĂȘver, je l’avoue !

##début de mon dialogue interne##

Moi : « En fait il n’y a pas de problĂšme, ça fait longtemps que tu l’as ton beau tableau des rĂȘves, c’est mĂȘme le deuxiĂšme que tu fais!!! Donc tu oses t’avouer ce que tu veux ? »

Moi : « …euh oui, c’est vrai, je sais ce que veux, enfin je crois… »

Moi :  » Ok, c’est cool tout ça ! Et donc ? »

Moi : « Comment ça et donc ? »

Moi : « behhhh…et donc ! C’est tout ? »

Moi : « behh oui c’est tout! Qu’est-ce qui se passe, il ne te plaisent pas mes rĂȘves ? C’est quoi le problĂšme, vas-y, accouche le Poulpe! »

Moi : « sisi, c’est cool, j’adore. C’est juste que…ça ne me dit pas ce que tu vas faire. les Ăźles, la mer, les ocĂ©ans…sans jeu de mot, c’est un peu vague 😅. Ca ne me dit pas ce que tu vas faire demain ! Ca me donne juste une orientation…c’est peut-ĂȘtre pour cela que tu restes sur ton erre non ? Est-ce que tu sais prĂ©cisĂ©ment sur ce que tu vas faire ? »

Moi : « … »

##Fin de mon dialogue interne, initialisation d’un cycle de deuil/changement…##

Un début de solution !

VoilĂ  oĂč j’en suis. Je sais en gros ce que je veux dans ma vie. Ce que je sais moins, c’est comment matĂ©rialiser mes rĂȘves en rĂ©alitĂ©. Quelles sont les objectifs Ă  me fixer et les actions prĂ©cises que je dois rĂ©aliser. Pour l’instant, je ne sais pas ou plutĂŽt je n’ose pas vraiment…et je reste sur mon erre et je sens que j’en suis Ă©galement un peu le prisonnier. C’est exactement comme en navigation. L’erre de ton navire est le rĂ©sultat des actions passĂ©es et de l’Ă©nergie que tu as dĂ©ployĂ©e pour avancer. L’erre t’entraine dans la direction que tu as induite par le passĂ©. Si tu ne fais rien, tu vas finir par t’arrĂȘter, quand toute l’Ă©nergie dĂ©ployĂ©e se sera enfin dissipĂ©e. Soit lentement, soit brutalement en heurtant un obstacle. Tu te retrouveras alors « sans erre » (Ă  l’arrĂȘt) et donc « non manƓuvrant » (incontrĂŽlable) et peut-ĂȘtre « Ă  la dĂ©rive » (Ă  la merci des Ă©lĂ©ments).

Donc Ă  plus ou moins long terme, tout cela va s’arrĂ©ter…il me faut me remettre en route et peut-ĂȘtre changer de cap. Et pour cela, il n’y a qu’un seul moyen. Insuffler de l’Ă©nergie pour contrer l’erre. Plus le changement de cap souhaitĂ© est rapide et opposĂ© Ă  l’erre, plus il faut d’Ă©nergie…envie, Ă©nergie…ça se prĂ©cise.

Je m’inspire beaucoup, dans ma vie quotidienne, de ce que j’apprends en navigation. Certains y voit un simple moyen de passer du bon temps, de faire de la plaisance. Pour ma part, j’y vois une vĂ©ritable Ă©cole de vie. Alors pourquoi ne pas m’en inspirer une nouvelle fois pour trouver de quoi demain sera fait ? Ca se tente, allons y !

Mais pas tout de suite…c’est vrai, l’article est dĂ©jĂ  suffisamment long comme ça (ça fait dĂ©jĂ  plus de 2h que j’Ă©cris) et puis il va me falloir un peu de temps pour me documenter, m’inspirer et Ă©crire la suite.

Bise !

Un commentaire sur “De quoi demain sera fait ?

Laisser un commentaire